On a eu du mal
Jérémie Gindre
Language: French
Pages: 69
ISBN: 2:00363564
Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub
"Le premier soir au restaurant, alors que ça ne lui avait jamais traversé l'esprit, elle copie spontanément un couple d'Allemands qui grimacent en buvant du limoncello. Le copain rigole et commence à la trouver attirante, ce qui finit comme prévu. Il est gentil et musclé. Il lui parle du patrimoine de l'île, de petites plages quasi secrètes. Avec lui Mélanie Gillioz se sent prête à faire du topless. Un matin en faisant du jet-ski, elle se dit que finalement son truc, c'est plus les sensations fortes".
L'auteur des cinq histoires de ce recueil est un explorateur. Ses investigations, destinées à décrypter le rôle des émotions, le mènent dans "l'extra-quotidien", d'où il rapporte des scènes singulières et drôles.
Né à Genève en 1978, Jérémie Gindre est un artiste et écrivain suisse, qui a décidé de ne pas choisir entre arts plastiques et littérature. Sa pratique artistique comprend l’écriture comme la sculpture, l’installation ou encore le dessin, et explore des thèmes aussi variés que l’histoire, la géographie, ou les neurosciences. On a eu du mal lui a d’ailleurs été inspiré par une résidence d’artiste au Centre Interfacultaire en Sciences Affectives de Genève. « J’ai toujours eu un rapport très encyclopédique à l’art. Je trouve d’abord un sujet qui me passionne, puis une histoire à faire apparaître autour.»
l’humidité. Il fallait au minimum deux piles de rechange pour que la lampe frontale fonctionne toujours à son meilleur niveau. Bernard disait que l’important était de savoir réguler son moral en montée et sa fougue en descente. On pouvait aussi s’entraîner à faire des micro-sommeils de dix à vingt minutes maximum. Il ne s’agissait pas de se prendre pour un surhomme mais de se surpasser soi-même, et de profiter à fond du système effort/récompense. Tout ça l’avait beaucoup occupé, il en parlait
plutôt vide. Tandis que Claude se fraie un chemin plus où moins rectiligne, il remarque sur la droite un premier groupe de jeunes : des punks qui se partagent des chips en buvant des bières. Leurs chiens aboient vers la benne fluviale qui navigue lentement dans le courant, guidée par le remorqueur et auréolée du vol des mouettes. À bonne distance se tient un autre groupe d’adolescents en survêtement blanc, avec des casquettes ou du gel, buvant des sodas énergétiques. Une fille aux cheveux lissés
plastique. Montée d’escalier. Plusieurs trophées de gymnastique, une assiette � Roma », un minibénitier en bois � Einsiedeln », une chope � New York City » contenant 2 pipes, un tableau de rivière, un thermomètre � héron », une minipoêle à paella � Costa Brava », une lanterne, une carafe � Arcachon », un papillon, une horloge en cristal, une poupée de secrétaire sexy, une chaîne de chaudron. Chambre des enfants. Plusieurs trophées de gymnastique, un panneau en liège plein de médailles de
ses esprits elle s’excuse un peu, puis ils continuent en silence. La nuit avance. À un moment donné quelqu’un crie � Venez voir, un hérisson ! ». Enfin on décide d’éteindre la musique mais du monde reste bavarder sous les étoiles. C’est l’heure où tout flotte. Les derniers montent se coucher tandis que certains se sont endormis dans les transats. Bientôt un oiseau se met à chanter, suivi petit à petit par plein d’autres. Le ciel pâlit, le paysage se précise et s’étale. La rosée s’est posée sur le
veux pas leur proposer de venir ici ? Ça doit être affreux d’être coincé dans une tente par ce temps. – Ils ont l’habitude. – Je ne sais pas si je pourrais. Enfermée comme ça à ne rien faire. Vous avez une bonne tente ? Je veux dire : l’eau ne rentre pas à l’intérieur ? – Des fois. – Oh mon Dieu. Heureusement ça semble vouloir s’arrêter. Ils doivent avoir envie d’un bon café. Je crois que je devrais les inviter. – On a une Thermos. – Non mais vraiment. Ils savent que tu es là au moins ?
